Rencontre d'Anne et Joachim à la Porte Dorée

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Giotto di Bondone, Légende de Saint Joachim, Rencontre à la Porte Dorée, 1305, dans la Chapelle des Scrovegni, dans une représentation occidentale de la scène.

La Rencontre d'Anne et Joachim à la Porte Dorée est un récit des parents de la Vierge Marie, Joachim et Anne se rencontrant à la Porte dorée de Jérusalem, en apprenant qu'elle portera un enfant. Cela n'est pas dans le Nouveau Testament, mais se trouve dans le Protévangile de Jacques et d'autres récits apocryphes ; le récit fût admis par l'église. Il figure dans La Légende dorée de Jacques de Voragine et d'autres récits célèbres. L'histoire est un sujet populaire dans les fresques de la Vie de la Vierge en art.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'œuvre de Benedict Chelidonius décrit l'histoire du couple marié Joachim et Anne, qui, bien qu'ils sont dévoués l'un à l'autre, sont profondément malheureux puisqu'ils sont sans enfants, qu'ils prennent comme un signe qu'ils doivent avoir été rejetés par Dieu. Un ange informe Anne qu'elle concevra, tandis qu'au même instant lui demandant d'aller retrouver son époux à la cité dorée de Jérusalem. Lorsqu'ils se retrouvent, le couple s'enlacent dans la joie. Selon Chelidonius : « Anne folle de joie s'est jetée dans les bras de son mari ; ensemble ils se réjouissent de l'honneur qui leur fût accordé dans la forme d'un enfant. Qu'ils savaient du messager divin que l'enfant serait une Reine, puissante aux cieux et sur terre. » Dans les représentations traditionnelles de l'occasion, le couple s'étreint, mais ne s'embrasse pas[1].

Implications théologiques[modifier | modifier le code]

Cette scène représentait la conception de Marie, et est une première scène dans les nombreuses fresques de la Vie de la Vierge, l'équivalent de l'Annonciation représentant la conception de Jésus. Selon certains spectateurs médiévaux, le baiser était une représentation littérale de l'instant de la conception de Marie, tandis que pour d'autres il s'agissait d'une représentation symbolique. Les personnages principaux seraient accompagnés, Anne généralement avec des femmes et Joachim avec des bergers. L'archange Gabriel, toujours représentés dans les Annonciations, peut également y apparaître. Parfois d'autres saint sont inclus.

Le XIVe et le XVe siècle furent l'apogée des représentations. Dans un livre de Messe français de 1410, Anne et Joachim sont représentés devant une structure ressemblant à un château représentant la Porte Dorée. L'image précède la Messe de la Fête de la Conception de la Vierge Marie[2]. Des représentations plus allégoriques de l'Immaculée Conception, avec une Marie adulte, remplacent progressivement cette scène en représentant la doctrine.

L'église a développé la doctrine que la Vierge Marie était, uniquement, conçue sans péché originel ; connu en tant que la doctrine de l'Immaculée Conception (qui fait référence à la conception de Marie, non celui de Jésus). Au Moyen Âge, la doctrine demeura controversée, opposée par Thomas d'Aquin et son Ordre Dominicain, mais soutenue par Jean Duns Scot et son Ordre franciscain. D'Aquin dans la Somme théologique affirma que la Bienheureuse Vierge Marie fût conçue par une union de chair de ses parents et par conséquent s'exposa au péché originel, mais qu'il fût purifié avant sa naissance. L'Immaculée Conception a été définie comme dogme en 1854, par le pape Pie IX.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Tom Lubbock, « Bondone, di Giotto: The Meeting at the Golden Gate (1305) : The Independent's Great Art series », The Independent,‎ (lire en ligne Accès libre)
  2. (en) « The Meeting at the Golden Gate (Getty Museum) »